Si l’on excepte Cuba et l’enclave de Guantanamo, les États-Unis n’ont de frontières terrestres qu’avec deux pays : le Canada au Nord et le Mexique au Sud. La frontière entre le Mexique et les États-Unis d’Amérique s’étend de l’océan Pacifique à l’ouest au golfe du Mexique à l’est, couvrant un total de 3 169 km.
Les estimations officielles indiquent que la frontière entre le Mexique et les États-Unis d’Amérique est l’une des frontières les plus franchies au monde, enregistrant environ 250 millions de personnes passant légalement d’un pays à l’autre chaque année. En outre, selon les estimations de PEW Research, en 2014, 11,3 millions d’immigrants étaient irrégulièrement présents sur le sol américain, dont la moitié de Mexicains, ils représentaient 3,5% de la population totale. Bien que nombreux, les immigrés clandestins provenant du Mexique ont diminué au cours des dernières années : en 2007, ils étaient 12,2 millions, soit 4% de la population totale. En 2017, 341.084 migrants ont été arraisonnés alors qu’ils tentaient de franchir la ligne de partage, contre 611.689 en 2016. Soit une baisse de 44%.
Le Mexique n’est pas seulement une terre de départ mais aussi un lieu de passage pour ceux qui veulent émigrer aux États-Unis d’Amérique depuis l’ensemble du continent sud-américain. Il est possible d’identifier trois types différents de migrants de la région mexicaine aux États-Unis :
– les personnes résidant au Mexique mais autorisées à travailler aux États-Unis ;
– les immigrants légaux, c’est-à-dire les personnes admises par les autorités américaines avec un visa d’entrée régulier ;
– les immigrants illégaux, donc sans document, ils ne rentrent pas dans les quotas américains de travailleurs “nécessaires” et tentent donc d’entrer clandestinement dans le pays.
Les raisons principales qui poussent les habitants des pays d’Amérique latine à migrer vers les États-Unis pour améliorer leur qualité de vie sont :
-des systèmes politiques instables et non démocratiques ;
-une économie sous-développée, principalement rurale et non industrialisée.
Pour le gouvernement américain, la question de l’immigration mexicaine est souvent considérée comme un problème de criminalité et de trafic de drogue à résoudre en mobilisant également l’armée. Les voyages de ces migrants sont très longs, fatigants et semés d’embûches. Pour cette raison, de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) interviennent pour les aider, comme Médecins Sans Frontières (MSF).
Le président des États-Unis, Donald Trump, a clairement exprimé son hostilité face aux migrations en provenance du Mexique ; ses décisions politiques ont rendu le chemin vers les États-Unis encore plus difficile et dangereux.
La barrière de séparation que Donald Trump veut prolonger, également appelée mur mexicain ou mur de Tijuana, est une barrière de sécurité construite le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Au Mexique, cependant, elle est appelée le mur de la honte. Son objectif est d’empêcher les immigrants illégaux de traverser la frontière américaine. Sa construction a commencé en 1990 sous la présidence de George H. W. Bush ; en 1994, sous la présidence de Clinton, la barrière s’est encore développée avec l’ajout d’une présence fixe de forces de police à la frontière. Enfin, le 25 janvier 2017, l’administration Trump signe le décret exécutif qui ordonne officiellement au gouvernement américain de réaliser un véritable mur frontalier entre le Mexique et les États-Unis avec le financement fédéral. La barrière est en tôle profilée de deux à quatre mètres de haut et est équipée d’un éclairage de très haute intensité, d’un réseau de capteurs électroniques et d’instruments de vision nocturne. Le résultat immédiat de la construction de la barrière a été un nombre toujours croissant de personnes qui ont tenté de franchir illégalement la frontière à travers le désert de Sonora ou le mont Baboquivari, en Arizona.
Donald Trump a également promis de réduire l’aide financière à trois pays, le Salvador, le Guatemala et le Honduras, accusés de ne pas lutter contre les flux migratoires en provenance du Mexique. Mais surtout, il a publié un ultimatum au Mexique : si ce dernier ne collabore plus sur la question de la migration, il imposera des taxes sur les produits et les voitures et si cela ne s’arrête pas il fermera la frontière.
Depuis 2012, Médecins Sans Frontières fournit des soins médicaux d’urgence et des soins de santé mentale aux migrants et réfugiés au Mexique. Les groupes qui font partie de Médecins Sans Frontières sont présents dans plusieurs villes du sud du Mexique et le long du chemin emprunté par les migrants pour tenter d’atteindre les États-Unis.
Chaque année, environ 500 000 personnes fuient la violence et la pauvreté du Salvador, du Honduras et du Guatemala et entrent au Mexique dans l’espoir d’atteindre les États-Unis. C’est un trajet périlleux que beaucoup sont prêts à entreprendre pour échapper aux violences et à la pauvreté de leur pays d’origine. Au Mexique, qu’ils cherchent à s’installer ou à continuer leur route vers les États-Unis, ils sont de nouveau exposés à des violences : enlèvements, extorsions, viols, agressions, torture ou meurtres.
Les volontaires de MSF assistent quotidiennement aux raids des autorités contre les migrants, ce qui rend le travail de l’organisation non gouvernementale très difficile. En effet, Sergio Martín, chef de mission de MSF, déclare : « En ce moment, les gens se déplacent sous terre en petits groupes. Ils sont obligés de prendre des routes dangereuses où la présence de gangs criminels est forte et où il n’y a aucune possibilité d’avoir un refuge ou d’accéder aux services de santé de base, au moment où ils en auraient le plus besoin. Il est probable qu’un plus grand nombre de migrants deviennent des proies faciles pour les réseaux de trafiquants, principaux bénéficiaires de ces mesures répressives ».
Les équipes de Médecins sans Frontières, qui travaillent au Mexique, sur les routes des migrations, aux frontières et dans divers endroits au milieu du pays, offrent un soutien médical, psychologique et social aux migrants et aux réfugiés proposent des abris et rencontrent des migrants par le biais de cliniques mobiles. La situation est présentée dans le nouveau rapport “No Way Out” qui se fonde sur 480 entretiens avec des hommes et des femmes de 15 à 66 ans d’Amérique centrale et sur les témoignages de certains des travailleurs humanitaires de l’organisation.
Les problèmes les plus courants des personnes en déplacement sont les infections respiratoires, les maladies de la peau et les douleurs musculo-squelettiques aiguës. Les équipes viennent en aide aux patients blessés par balle ou victimes d’abus et de violences sexuelles. L’anxiété, la dépression et le stress post-traumatique générés par un événement violent sont quelques-unes des principales raisons pour lesquelles les gens recherchent un soutien psychologique. De nombreux patients MSF au Mexique disent qu’ils ont été détenus dans des conditions terribles aux États-Unis – parfois dans des chambres froides (hieleras en espagnol), avec les lumières allumées 24h/24h, avec un accès limité à l’assistance sanitaire, sans nourriture, vêtements et couvertures en quantité suffisante.
Des ONG, telles que MSN, fournissent un service fondamental pour la résolution de problèmes critiques dans un monde global, elles parviennent à aller là où les institutions ne réussissent pas, pour cette raison, il est essentiel de les soutenir avec des dons, des événements de collecte de fonds, du bénévolat, de nombreuses petites gouttes ensemble éteignent un grand feu.
Ecrit par Celeste Maiorelli, Matilde Valentini, Aurora Veronesi, Liceo Luigi Galvani di Bologna, classe 2H
Bibliographie :
- www.lexpresse.fr — « Frontière Etats-Unis – Mexique : le nombre de migrants illégaux en baisse »
- www.europe1.fr — « Etats-Unis : l’immigration venue du Mexique en chiffres »
- www.lesechos.fr — « La crise entre les Etats-Unis et le Mexique menace l’économie des deux pays »
- www.20minutes.fr — « Mexique : Le mur de Trump sera très probablement le mur le plus cher du monde »
- Le Monde – « 5 choses à savoir sur le mur à la frontière Mexique-Etats-Unis que Trump veut étendre »
- www.limesonline.com— “Il confine USA-Messico”
- www.limesonline.com—”Il Muro della discordia”
- www.Repubblica.it – “Messico, il confine Sud è una Babilonia africana, indiana, caribica e asiatica: le migrazioni extraregionali aumentano”
- www.Affaritaliani.it – “Messico, arresti di massa mettono in pericolo la vita dei migranti”
- www.avvenire.it—”Messico. Il sogno americano al capolinea: la carovana dei migranti si ferma a Tijuana”
- Medici senza frontiere: “Messico: Arresti di massa costringono i migranti a nascondersi e impediscono l’accesso alle cure mediche”
- Médecins Sans Frontières : « Un an après sa mise en œuvre, le bilan désastreux du plan Remain in Mexico »
- www.20minutes.fr– « World Press Photo : La photo d’une petite migrante hondurienne en larmes remporte le Prix de l’année »